vendredi 2 octobre 2009

Jusqu'à la dernière goutte

Il est des thés qui nécessitent une plus grande attention que d'autres pour éviter d'être "ratés" lors de la préparation en gong fu cha. Même si tous sans exception méritent d'être préparés avec le plus grand soin, certains plus que d'autres nous rendront avec amertume nos erreurs.
A mon sens, une de celle qui est le facilement commise, mais en même temps qui est la plus évitable, est de ne pas extraire jusqu'à la dernière goutte la liqueur provenant de notre théière. En effet, cela peut apporter astringence et amertume au thé.
Mais pourquoi cela arrive t-il? Plusieurs hypothèses... la "flemme" de perdre une minute après chaque infusion à faire tomber tout liquide dans le Cha Hai (cruche), la difficulté relative à savoir quand la dernière goutte est vraiment la dernière, la remise en cause du réel intérêt de cette opération, etc... Les causes peuvent être nombreuses.
J'ai donc chercher et expérimenter plusieurs manière pour y parvenir le mieux possible. La plupart doivent être déjà connue, et voir même si elles le sont toutes, j'espère que cela aura au moins le mérite de servir de rappel sur cette étape assez importante.


Premièrement, une technique qui peut être utilisé à d'autres fins, est le fait d'ouvrir à moitié le couvercle de la théière pendant la fin du versement. Cela a pour effet de faire un appel d'air plus important et de mieux faire sortir le thé restant.
En deuxième, il y a ce que j'appelle le "secouage". Il s'agit, après avoir versé normalement tout le contenu de la théière, de la secouer de haut en bas, toujours le "bec" vers le bas en direction du Cha Hai.


Après ça, il est possible de la faire tourner sur place (cf. photo ci dessus) pour bien répartir le thé encore "coincé" entre les feuilles, et faire couler ensuite ce qui reste.
Ces trois opération peuvent être répétés autant de fois que nécessaire.

Enfin, si on veut être sur de vraiment tout extraire, ce que je fais parfois, je pose la théière, j'enlève son couvercle, puis je remues les feuilles à l'intérieur avec un pic en bois. Cela retourne et déploie un peu plus les feuilles, et libère donc les quelques éventuelles gouttes résiduelles. Ensuite pour finir, je laisse reposer la théière à l'envers sur le Cha Hai.


Je ne veux pas affirmer qu'il faut faire tout ce que je viens d'expliquer pour être sur d'avoir verser jusqu'à l'ultime goutte de son infusion (d'ailleurs parfois suivant le type de feuilles il n'est pas nécessaire d'en faire la moitié), mais c'est pour moi une méthode assez efficace.

mardi 8 septembre 2009

Grande ou petite?

Je me suis souvent posé la question, de savoir s'il était préférable de faire un gong fu cha plutôt avec une théière de grande contenance ou de petite contenance. Par grande j'entends environs 20cl, et petite autour de 10cl.
Notre choix est généralement motivé par le thé sélectionné. Ici je vais porter mes réflexions à propos des wulongs (oolongs), ou thés bleu-vert.


Tout d'abord, j'ai remarqué que l'on dose proportionnellement plus de thé dans une petite que dans une grande théière.
Pour être plus clair, en prenant l'exemple de feuilles de wulong non roulées en boule, en moyenne je remplis une petite théière à 60-80% de feuilles, et une grande à 40-60%.
En contrepartie, les infusions sont par contre moins nombreuses mais plus longues. C'est le principe général.

Utiliser une plus grande théière a pour avantage de permettre une meilleure ouverture des feuilles, qui ont forcément plus de place pour se développer. Mais je trouve que les infusions qui sont donc plus longues et moins concentrées ne donnent pas vraiment la profondeur mérité au thé, et ne permettent pas d'en tirer toutes les subtilités. De plus, cela fait boire "plus vite" et c'est moins agréable (car on boit 20cl "d'un coup" alors qu'avec une petite on boit 10cl, puis on doit prendre le temps de préparer de nouveau une infusion, avant d'en boire 10 autre, on a alors plus le temps d'apprécier).

En contrepartie, dans une plus petite théière, les feuilles s'ouvrent peut être un peu moins bien (ce qui est un peu plus embêtant pour arriver à faire sortir les dernières gouttes de chaque infusion, et peut apporter plus d'amertume et d'astringence), mais elles sont plus courtes et plus nombreuses (et donc un meilleur potentiel d'évolution des saveurs), le thé à plus de puissance, et c'est aussi plus économique car on use moins de feuilles.

Pour tester, j'ai essayé de mettre plus de feuilles dans une grande théière, mais elles s'ouvrent alors moins bien, et cela ne donne pas forcément plus de gout, juste un nombre plus important d'infusions.

Vous l'aurez compris, j'ai tendance à préférer les petites. Mis à part bien sûr pour des feuilles prenant vraiment beaucoup de volume (comme la plupart des baozhong dont les feuilles sèches prennent beaucoup de place), les théières de grande contenance ne sont pas toujours avantageuses sauf dans le cas où l'on veut préparer du thé pour plusieurs personnes.
Mais peut être ais-je tort et aurais-je juste besoin de faire plus de dégustations et de gagner encore en expérience pour mieux apprécier les wulongs dans les grandes?

samedi 22 août 2009

Un bon vert

Voire une bonne tasse même, rien de tel qu'un bon Sencha pour se désaltérer un peu sous cette chaleur accablante. Bien que je doive quand même attendre une certaine heure pour m'en préparer un, car en plein après midi je sue trop pour pouvoir manipuler les ustensiles et le thé, et ce n'est pas très agréable (je n'ai pas la clim' et mon appartement est plein Sud).
Je vais donc ici décrire ce qui fait, selon moi et ma propre expérience, un Sencha appréciable. Bien sûr si un thé ne respecte pas ces règles, ça ne veut pas dire qu'il va être mauvais, mais en s'il en respecte la plupart, il a de bonne chances d'être à mon gout.

Premièrement, il faut que les feuilles soit jolies, c'est à dire par exemple qu'elles ne contiennent pas trop de pas de poudre. A moins de l'enlever avec un filtre ou autre, je trouve que cela apporte un peu trop d'astringence par la suite. On peut voir sur la photo si dessous un Sencha qui n'en contient pas trop, même si j'ai déjà vu mieux (c'est un "Premium Sencha Kiwami," pas le meilleur que j'ai bu mais satisfaisant quand même)


Ensuite, elles devraient pouvoir supporter plusieurs infusions (idéalement au moins 4) avec seulement 5g (+ ou - ce qu'on peut voir dans la petite coupelle du dessus) pour une théière moyenne (20cl environs). Certains l'aiment plus "chargé" (jusqu'à 10g), mais après c'est juste une question de préférence. Si au bout de la seconde ou troisième infusion, le thé commence à s'affaiblir en arôme et en gout, c'est qu'il n'est certainement plus très frais. En général c'est assez rare, ou alors il faut vraiment qu'il ait été conservé dans de mauvaise conditions et/ou longtemps.

Après vient la durée d'infusion, il ne faut pas se tromper, comme l'a fait remarqué fortunato, la durée idéale à l'air de se situer quand les feuilles commencent à s'ouvrir et prendre plus de volumes, les infusions d'après sont très courtes voir instantanées (2 et 3).

Une température pas trop chaude (70° maxi en général), à partir de la troisième infusion je commence à doucement à la monter, en générale la dernière est la plus longue avec une température supérieur à 90° (par exemple pour quatre infusions ce sera quelque chose comme 65-70 pour la première, 70-75, la seconde, plus ou moins 75 la troisième, 90 la dernière).

La couleur de la liqueur aussi est un bon indicateur, un vert vif, presque "fluo", clair et limpide, et non terne, plat ou troublé.

Une des choses importante également est l'état d'esprit du moment, comme je le disais plus haut, en plein après midi ça n'aurait pas été agréable de faire un thé, je n'aurais pas pu vraiment en profiter, c'est pour cela que la fraicheur du soir était plus propice.


Enfin je pourrais aussi parler de la qualité des ustensiles (théières, bouilloire, tasses, etc...). Cela ajoute certainement un plus, je ne peux pas le nier, mais s'il est préparé dans des ustensiles "neutres" et bon marché (comme de la porcelaine par exemple) mais bien choisi (contenance et forme de la théière et de la tasse), il a toutes les chances d'être bon aussi.

lundi 17 août 2009

Le temps qui passe...


Et heureusement d'ailleurs qu'il passe! Sinon nos thés ne pourraient jamais infuser. Mais comment arriver à savoir quand ceux-ci le sont assez et qu'il est temps de les boire? Il existe bien sûr plusieurs solutions et petites astuces. La plus commune étant de se servir d'un chrono ou d'une montre par exemple. Mais je ne suis pas trop adepte des instruments de mesures, même si je dois avouer comme je m'en sers de temps en temps (comme le thermomètre pour certains thés). Cela est trop "précis", de plus j'ai l'impression d'être moins responsable de la qualité (bonne ou mauvaise) de l'infusion. C'est un peu con mais c'est comme ça que je le ressens. Peut être qu'avec l'expérience il est possible d'être capable de ressentir intuitivement le temps écoulé, et même si j'y arrive plus ou moins pour dix, cinq, ou quelques minutes, j'ai beaucoup plus de mal pour ce qui est de temps plus courts (quelques secondes à deux minutes).
Comment je fais alors? Je respire, tout simplement. Car une respiration calme et complète correspond environs à une dizaine de secondes. Cela permet de ne pas être trop précis et de laisser un certains facteur d'incertitude qui peut donner toute sa dimension au gong fu cha. Ne serait-ce pas ennuyant si l'on savait toujours d'avance à quoi s'attendre? Et une respiration calme et profonde permet de mieux recentrer son esprit et d'apprécier d'avantage l'infusion que nous sommes sur le point de boire.

vendredi 14 août 2009

Histoire d'apprentissage


Quand il s'agit d'apprendre, aussi doué et renommé que soit le professeur, le maitre, l'enseignement de quelqu'un, ou de quelque chose, ce n'est pas pour cela qu'il faut faut l'écouter ou le suivre aveuglément.
Si ce qui nous est enseigné n'a pas été compris et réalisé de nouveau par nous même, cela ne servira à rien, car nous ne pourrons jamais en tirer entièrement les bénéfices. Un maitre, par exemple, sert juste à nous faire gagner du temps, car il a fait les mauvais choix avant nous, a déjà réfléchi sur ce qu'il fallait changer ou améliorer pour que ceux-ci deviennent bons, et nous en fait part alors. Mais c'est à nous de refaire ce chemin intellectuellement pour acquérir complètement ces nouvelles connaissances. Et s'il faut pour cela s'essayer à prendre un mauvais sentier pour saisir ce qui fait que les bons choix sont bien les bons, et bien soit, si ça peut aider. Car personne ne pourra accomplir le cheminement menant à la compréhension à notre place.
Cela s'applique parfaitement pour le thé, comme par exemple le choix et l'accord des ustensiles et ingrédients, l'ajustement de tous les paramètres, etc...
Mais c'est aussi valable pour tout le reste et n'importe quelle situation d'apprentissage.

Peut être la plupart d'entre vous savent déjà tous cela, mais je trouve qu'on ne le répète jamais assez et qu'on devrait toujours l'avoir à l'esprit.
Expérimenter avec réflexion par soi même l'enseignement que l'on a reçu pour se l'approprier vraiment.

mardi 11 août 2009

Ouverture du blog


Bienvenue à vous!
Pour commencer, il conviendrait de définir
, pour ceux qui ne le savent pas, ce qu'est le kung fu (ou gong fu "功夫"). Voilà donc ma définition telle que je la conçois.
C'est une façon de vivre et de voir les choses, qui consiste à toujours chercher à améliorer son art, quelque soit le domaine. Toujours tout remettre en question, essayer de comprendre ce qui est le mieux en chaque chose et pourquoi, en ayant toujours l'esprit ouvert et vif.
Mais la notion de mieux n'est pas forcément la même pour tout le monde, et pourtant il faudra alors trouver celle qui convient pour tous, soi-même y compris, c'est à dire le mieux "objectif" et "subjectif".
C'est une sorte de quête perpétuelle.

Mais comment j'en suis arrivé là, à faire un blog?
Cela fait un peu plus de quatre ans maintenant que le kung fu fait parti de ma vie. D'abord sous la forme d'un art martial, puis rapidement adopté pour le thé, depuis que j'ai compris que c'était un principe universel, j'essaye dorénavant de l'appliquer à chacun des aspects de ma vie.
Je me suis posé quelques temps la question sur la nécessité d'un blog, mais finalement je me suis dit que cela me servirait surement dans un but personnel, et si en plus cela peut intéresser une ou deux autres personnes, alors tant mieux.

Je pense donc y parler principalement du thé, car c'est probablement un des domaines les plus facilement partageable et qui représente bien chacun des aspects du kung fu dans sa généralité.
J'essaierais, dans la mesure du possible, de ne pas m'étendre en parole inutiles et de toujours aller à l'essentiel, d'être clair et concis dans ce que j'écris.

Je ne crois pas avoir besoin d'en rajouter plus pour le moment. Si le besoin s'en fait sentir, je n'hésiterais pas à le faire au fil de mes articles.